Le bâti dans le paysage rural français

Les bâtiments de l'exploitation agricole

Le logis de ferme

La maison profonde

LIEU DIT GAHARDOU A OSSES (PYRENEES-ATLANTIQUES)

Maison du type à nef et bas-côtés à façade en pignon, construite en 1635 pour deux ménages :
Dim. extér. : pignon : 16,62 x gouttereau : 18,30 m. la division fonctionnelle épouse la division constructive de la charpente.

Nef : 1 - remise et pièce de distribution
Bas-côté de droite : 2 - cuisine; 3 - chambre; 4 - écurie; 5 - étable
Bas-côté de gauche : 6 - cuisine; 7 - chambre; 8 - cellier

 

LA MAISON PROFONDE À NEF ET BAS-CÔTÉS


C'est une maison à développement en profondeur (c'est-à-dire perpendiculairement à l'axe de la faîtière) dont l'ossature interne - une charpente à couples de poteaux portant ferme - délimite une nef encadrée de deux bas-côtés ou, plus rarement, d'un seul. Elle regroupe, sous un même toit, les fonctions d'habitation et d'exploitation, abritant à la fois humains, cheptel, matériel et réserves. Cette promiscuité relève d'une conception totalement opposée à celle de la ferme aux bâtiments ordonnés autour d'une cour centrale.


Les maisons à nef et bas-côtés sont en fait des maisons construites pour des métayers, à l'origine par des seigneurs nobiliaires ou ecclésiastiques, ultérieurement par la bourgeoisie de robe ou marchande. Les témoins les plus anciens remontent au 17e siècle et les plus tardifs au 19e. Certaines maisons de ce type ont d'abord été des granges à nef et bas-côtés relevant de domaines d'Ancien Régime, dans lesquelles un logis en dur a été aménagé au 19e siècle.


Le type se rencontre en assez grand nombre dans les Landes, le Pays Basque, en nombre moins élevé dans l'Agenais, la Charente, le bas Quercy, la Lorraine. Quelques témoins sont présents en Bourgogne, en Champagne, dans le Berry, en Périgord.


Dans ces maisons, la division fonctionnelle épouse généralement la division constructive de la charpente, ainsi dans certains spécimens basques du 17e siècle, où des refends longitudinaux, perpendiculaires au pignon-façade et joignant les poteaux, délimitent une nef centrale à usage de remise, d'aire à battre, de vestibule (l'"eskaratza", c'est-à-dire le "carré"), et deux collatéraux, l'un pour l'habitation des humains, l'autre pour les locaux d'exploitation, le tout sous un vaste fenil-grenier. Le seul élément transversal est un cellier ou une étable ajoutée à l'arrière du bâtiment.

Les caractères régionaux de l'architecture traditionnelle en France

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