L'Art Nouveau, appelé aussi Modern Styl (GB), Jugenstil (Allemagne), Secession (Autriche), Liberty (Italie) ou style nouille ou encore Style 1900

Victor Horta en Belgique,
Antonio Gaudi en Espagne
Hector Guimard en France

Style européen rompant avec l'académisme, l'imitation et la citation historique. Réceptif en revanche au japonisme (influence alors totalement nouvelle). Touche les métiers d'art et les arts décoratifs plus encore que l'architecture.

Castel Béranger, 1897-1898, Paris, Hector Guimard

Immeuble de rapport conçu jusqu'au moindre détail des poignées de porte par Guimard.

Répudiation de l'angle droit, lignes infléchies (ligne serpentine ou ligne fouettée), surfaces courbes, richesse des matériaux et du décor. L' inspiration est végétale.

Comme vu précédemment, au XIXe et jusqu'en 1914 au moins, règne une grande hétérogénéité de construction, correspondant à un essai de conciliation entre les techniques les plus modernes d'alors et un attachement aux matériaux et aux formes traditionnels. Comme dans beaucoup d'autres bâtiments de la fin du XIXe siècle, la verrière du Grand Palais et le hall métallique qu'elle couronne, sont enfermés dans des enveloppes de pierre sans rapport stylistique avec eux (voir le XIXe dans De la Renaissance au XIXe siècle)

Le Grand Palais, Paris, bâti pour l'Exposition Universelle de1900, oœuvre de plusieurs architectes

Accueillir fêtes, concours hippiques, manifestations industrielles et expositions.

Architecture extérieure académique et grandiose, reprenant ici (voir Historicisme au cours précédent) les modèles baroques (pylones mouvementés, courbes et contre-ciurbes des escaliers, dimensions colossales...).

La verrière constitue le faîte d'un hall métallique formé de deux nefs à angle droit sous un dôme, et que bordent des galeries également métalliques.

L'alliance du fer et du verre était seule capable d'assurer une circulation sans obstacle et un éclairement optimal de l'ensemble couvert, grâce au dégagement du sol et à l'éclairage zénithal.

Style Art Déco ou style 1925

Style qui se révèle lors de l'exposition universelle de 1925. Autant les formes de l'Art Nouveau étaient ondulantes, très détaillées et prenaient exemple sur la nature, autant l'Art Déco est tourné vers des formes épurées et essentiellement géométriques. La courbe, encore très présente aux débuts de ce mouvement, tend à disparaître progressivement au profit de l'angle droit, notamment avec le courant De Stijl. Ce fut une véritable mais brève explosion artistique concernant de nombreuses disciplines artistiques.

Les formes restent classiques, avec parfois des rappels aux styles antérieurs : Louis XVI, Directoire, Louis-Philippe. Mais l’art cubiste va pousser à une simplification des formes.

Les volumes sont parallélépipédiques, aux angles vifs, ou arrondis, ou à pans coupés. Le cercle et l’octogone sont également appréciés.

Palais de la Méditerranée, 1929, Charles et Marcel Dalmas, Nice

Construit à la demande des milliardaires américains Franck et Florence Gould, " inventeurs " de Juan les Pins, le Palais de la Méditerranée ancré sur la Promenade des Anglais, face à la mer, est une immense construction art déco consacrée aux arts et aux jeux. Après avoir accueilli toute l'aristocratie européenne, son histoire s’achève en avril 1978. Sa façade est classée monument historique en 1989, avant que le bâtiment ne soit démoli en 1990.
Sous l’impulsion de Frantz Taittinger, Président de Société Hôtelière du Palais de la Méditerranée, et de la Société du Louvre, 120 millions d’euros sont investis pour ramener la légende du Palais à la vie en janvier 2004, après 3 ans de travaux.

En savoir plus

Reconstruction d'après-guerre

Réflexion sur l'habitat social

La Cité Radieuse ou Unité d'Habitation, Le Corbusier, Marseille (B.-du-Rh.), 1945-1952

L'unité d'habitation de Marseille, également connue sous le nom de Cité Radieuse, est une résidence sous forme de barre sur pilotis (en forme de piètements évasés à l'aspect brutaliste) où Le Corbusier a tenté d'appliquer ses principes d'architecture pour une nouvelle forme de cité, un village vertical. Ce village est composé de 360 appartements en duplex séparés par des rues intérieures.

Édifiée entre 1945 et 1952 , cette barre est l'une des cinq unités d'habitation construites par Le Corbusier au cours de sa carrière (autres à Rezé, Saint-Etienne...). Essentiellement composée de logements, elle comprend également dans ses étages centraux des bureaux et divers services commerciaux (épicerie, boulangerie, café, hôtel / restaurant, librairie specialisée, etc.). Le toit terrasse de l'unité, libre d'accès au public, est occupé par des équipements publics : une école maternelle, un gymnase, une piste d'athlétisme, une petite piscine et un auditorium en plein air.

L'innovation que représentait cette construction a notamment eu pour conséquence de la voir affublée du surnom la maison du fada par certains habitants de Marseille. Aujourd'hui classée monument historique, la Cité Radieuse est de plus en plus visitée par des touristes et ses logements exercent un nouvel attrait auprès d'une population de cadres et de professions intellectuelles.

Cinq cités radieuses ont été réalisées sur les mêmes plans, quatre en France (Marseille, Rezé, Firminy, Briey) et une en Allemagne à Berlin. Les proportions d'une cité radieuse sont au Modulor qui est un système de mesures pour les rapports entre les habitants et l'habitat basé sur le nombre d'or et la suite de Fibonacci.

Pour en savoir plus sur la Cité Radieuse

Le CNIT (Centre National des Industries et Techniques), 1956-1958, Nanterre (Hauts-de-Seine), collectif d'architectes

Le plus ancien des bâtiments du quartier de la Défense.

Créer un instrument efficace, favorable à l'organisation de grandes expositions.

Vaste hall couvert d'un grand voile de béton d'une grande légèreté qui semble jaillir du sol et qui contraste avec les parois de verre. Intérieurement les surfaces d'expostion sont réparties sur 5 niveaux évidés au centre pour ménager la vision de la voûte depuis les niveaux inférieurs.

Voûte de couverture d'une surface de 7500 mètres carrés s'appuyant sur seulement 3 points formant triangle de 216 mètres de côté.

Fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes), José Lluis Sert, 1964

"Ceci n'est pas un musée" (André Malraux)
"Créer l'univers dans lequel lart moderne pourrait trouver à la fois sa place et cet arrière-moce qui s'est appelé jadis le sunaturel" (André Malraux, discours inaugural, 1964)

Moellons de pays, briques, béton brut, lait de chaux : association de matériaux vernaculaires et de techniques modernes + intégration poussée dans la nature

Deux corps de bâtiments reliés par un hall d'entrée aux façades de verre ouvertes sur la nature. Nombreux patios avec bassins. Interpénétration intérieur/extérieur, culture/nature, ombre/lumière... Les toits ont des courbes tantôt convexes (permettant éclairage solaire indirect des oeuvres) tantôt concaves (recueillant eau de pluie pour bassins) qui jouent un rôle de signal dans le paysage où cette architecture s'est véritablement enracinée.C'est une architecture méditerranéenne réinventée.

Pyramide du Louvre, Paris, Ioh Ming Pei, 1989

- Circonscrire et chapeauter l'entrée des nouvelles installations du musée du Louvre
- Signaler et éclairer les nouveaux espaces en sous-sol
-Accueillir

Assemblage de losanges de verre identiques, plats et lisses, standardisés. Résille métallique qui assemble les verres de l'intérieur, à qq cm du verre en laissant libre t dégagé l'espace intérieur de la pyramide.

Pyramide : volume simple. Si simple que sa confrontation avec l'institution du Louvre a choqué a priori. Pourtant connotation culturelle très forte : demeure d'éternité en Egype ancienne. La pyramide est la forme même de la résistance au temps. Or quelle est la fonction d'un musée, sinon permettre à des objets de transcender le temps ?

Cependant la pyramide du Louvre ne ressemble pas aux pyramides d'Egypte : ces dernières sont opaques, gigantesques, voulues inviolables. Celle du Louvre est l'exact contraire : transparente, relativement petite, elle est le lieu même de l'accès !

De l'idée de pyramide il ne reste donc que le concept matérialisé par ses arêtes. Pointe pure, dimant, impeccablement géométrique, monochrome et transparente, mais soumise aux jeux de lumière et aux reflets, donc douée de vie.

Par ailleurs la Pyramide du Louvre prolonge vers l'est une grandiose perspective parisienne inaugurée sous Louis XIV par Le Nôtre : Tuileries --> Rond-point Champs-Elysées --> Arc de triomphe Carroussel --> Obélisque Concorde --> Arc de Triomphe Etoile --> Grande Arche de la Défense. Elle prolonge la ville historique, reliant le passé au présent.